Les argentins nous ont laissé prendre le bus sans payer (nous ne pouvions pas payer car notre carte de crédit ne fonctionne pas dans les villes non touristiques d’Argentine, cf l’article précédent). Après environ 5h de bus et 1h de ferry, on arrive à Punta Arenas, au Chili. Aucun soucis pour passer la frontière et ici, notre carte de crédit fonctionne, ouf ! Au Chili, tout est moins cher qu’en Argentine. Du coup, notre trajet en bus qui aurait dû nous coûter 90€ en Argentine, nous coûte seulement 60€ ici.
On ne verra pas grand chose à Punta Arenas, on y reste seulement 2h pour attendre notre prochain bus, direction Puerto Natales.
3h plus tard, nous y sommes. Il fait nuit et nous avons seulement une adresse où vit une famille prête à nous accueillir gratuitement. On trouve facilement la maison. On fait la rencontre des parents et des deux adolescents, une famille qui s’est inscrite en couchsurfing depuis 7ans et qui a la particularité d’accueillir beaucoup de personnes à la fois. Nous sommes arrivés à 21h et ils attendent un groupe de 10 étudiants mexicains pour 22h. On ne sera pas seul bien longtemps ! La maison n’est pas très grande, on est reparti dans deux chambres et le salon. Avec Kévin on dort dans une chambre avec 3 autres personnes. Ce groupe de 10 est composé de 7 filles et 3 garçons dont un québécois, Mathieu, avec qui on pourra parler français. Gloria, la maîtresse de maison, a préparé à manger pour tout le monde ! L’ambiance est agréable, on est content de retrouver des mexicains et Mathieu est très sympa. Petits soucis : il fait froid, on n’a pas d’intimité et il y a une salle de bain (contenant les toilettes) pour 16 personnes. Mais bon, c’est une expérience intéressante !
Souvenez-vous de Kanaan ? Le garçon qui voyage depuis 2 ans et qu’on a rencontré à Rio Grande. Il a été hébergé par cette famille quelques semaines avant nous. On comprend mieux pourquoi il nous avait dit “ce sont des fous”, ce n’était pas humoristique ! Une présentation de cette famille folle dingue s’impose :
– Le père obsédé pervers : qui vient régulièrement nous parler de caca et de sexe (les deux séparément quand même).
– La mère gémissante : elle parle avec une voix cassée parce qu’elle est malade (pas mentalement, elle a mal à la gorge).
– Le fils lunatique : qui nous ignore ou se met à nous parler des heures ou demande à Kévin d’aller couper du bois avec lui.
– La fille extravagante : avec ses cheveux bouclés et très volumineux, elle ressemble à une sorcière et ricane de la même façon avec une voix grave. Elle a souvent des coups de folie avec son caniche blanc aussi foufou qu’elle.
Bref, une famille très atypique !
Nous n’avons pas beaucoup dormi la nuit précédente à cause du bus que nous devions prendre le matin et ce sera pire cette nuit. On s’est couché tard, on n’arrive pas à dormir à cause du froid et on se lève tôt pour la journée du lendemain.
Après environ 5h de sommeil, on se prépare tous (nous et les 10 étudiants) pour une journée de visite. De 8h30 à 19h, nous sommes dans un mini bus qui nous balade et nous arrête aux points les plus intéressants où il nous laisse libre un certain temps, d´un quart d’heure à 1 heure suivant le lieu. On découvre ainsi un parc national du Chili : Torres del paines.
Je ne dirai pas que les paysages sont plus beaux qu’à Ushuaia mais la compétition est serrée… C’est magnifique. On n’avait jamais entendu parler de Puerto Natales. Et bien, ça vaut la peine d’y aller ! Encore une fois, l’hiver ne nous permettra pas de tout faire. On évite les grandes randonnées où l’on doit passer une nuit dehors dans ce froid glacial. Cette journée en bus est idéale en cette saison. Ça nous permet de voir un maximum de choses sans marcher des heures. Comme à Ushuaia, les montagnes enneigées sont impressionnantes. Mais le reste est différent. On roule sur des chemins entourés de collines. La végétation est pauvre. On aperçoit beaucoup de vaches, moutons, lamas et même des flamants roses. La lagune “amarga” est d’un joli bleu turquoise, on découvre une chute d’eau et quelques iceberg. Le vent est très fort à certains endroits mais les paysages sont grandioses.
Quand nous sommes partis le matin, nous étions environ 18 dans le bus. Les 10 étudiants, nous et d’autres personnes (dont trois français). Nous avons laissé des personnes en chemin, des aventureux qui vont beaucoup marcher et affronter le froid de la nuit avant de continuer leur randonnée le lendemain. Bon courage à eux. On ne les envie pas… Au dernier point de rendez-vous avec le bus, on vérifie que tout le monde est présent et on repart direction la ville, à 2h30 du parc national où nous sommes. Au bout d’une demie heure, le chauffeur sursaute en voyant que l’on a oublié une personne ! Une française qui voyage seule et qui est restée tellement discrète qu’on ne s’est pas rendu compte qu’elle n’était plus là… Oups. On repart la chercher (voilà comment perdre une heure). Mais elle n’est plus là. En voyant qu’on l’avait oubliée, elle est partie en voiture avec d’autres personnes. On repart dans le bon sens jusqu’à ce qu’on aperçoive sur la route un couple qui nous fait de grands signes. Un couple qui était avec nous le matin mais qu’on a laissé en chemin et qui n’ont pas l’air content de nous avoir attendu dans le froid.
On rentre sans oublier d’autres personnes cette fois. Les douches s’enchaînent bien, le repas est convivial, préparé par les mexicaines.
On sympathise avec tout le monde et le père revient nous parler dès qu’on est seul. On en profite pour lui poser des questions sur le Chili. Il nous apprend que l’avortement n’est pas autorisé et qu’il n’y a pas de moyen de contraception. D’après lui, c’est aux filles de faire attention à ce qu’elles font… Ben voyons ! On aborde ensuite le mariage gai, pas autorisé non plus. D’ailleurs il n’aime pas les homosexuels, ce n’est pas “naturel”… Ben voyons ! Il n’était déjà pas haut dans notre estime mais là il s’enfonce. “Comment réagirais-tu si tu avais un fils homo ?” lui lance Kévin. “J’en ai un” nous répond-il. Il l’accepte, c’est déjà ça. Apprenant qu’on travaille dans la microbiologie, il nous fait un cours sur les bactéries… Ben voyons !
Le lendemain, vendredi 23 mai 2014, grasse matinée pour nous, ça fait du bien ! On visite un peu la ville et on décide de changer nos pesos chiliens en pesos argentins pour notre prochaine destination. Et quelle bonne surprise de voir que l’on gagne de l’argent en faisant cet échange. On a donné l’équivalent de 300€ et on se retrouve avec l’équivalent de 360€ ! Une très bonne alternative à nos soucis de CB en Argentine !
3 colombiennes sont arrivées à la maison. On est maintenant 19 sous le même toit. Le groupe des 10 étudiants repart le lendemain, tout comme nous, mais nos chemins se séparent ici.
Que de monde .. mais que les montagnes sont belles.. bon on est surs 5 heures de décalage avec la france…a tres vite la suite ……
c’est vraiment beau les paysages. A Ushuaïa la croisière a du être sympa, y a t’il de grosse tempête en mer car vous étiez proche du cap Horn .
Quand on y est allé il faisait très beau, et on est en fait assez loin du cap Horn, qui mérite une excursion à lui seul. Pas de tempête vers Ushuaia en tout cas (et toujours pas de grosse pluie depuis qu’on est en Patagonie) 🙂