En ce Samedi 28 juin 2014, on descend du bus avec un mal de tête assez puissant à cause de l’altitude. La maman française nous trouve un taxi qu’elle connaît afin que l’on rejoigne facilement l’auberge qui nous avait été conseillé par Andres (cf. l’article sur Santiago du Chili).
Nos premières visions de San Pedro sont assez magiques car au loin -mais pas tant que ça- la ville est surplombée du volcan Licancabur (cf. la photo plus haut). La ville, perchée à 2430m, est minuscule -on pourrait parler de village- mais pourtant très animée, en fait nous sommes un weekend-end de fête religieuse. Les maisons sont basses, aucun étage nulle part à priori, les rues sont vraiment atypiques, il fait toujours beau, bref, en court : il y fait bon vivre ! San Pedro est paumée au milieu du désert de l’Atacama : le plus vieux et aride sur notre terre, et c’est pas les 3cm annuel de pluie qui y changeront grand chose ! On repartira dans 4 jours d’ici.
La première soirée, ce sera du repérage rapide, et du repos, idem pour le dimanche. Faut bien s’acclimater à l’altitude quoi. L’auberge où nous nous trouvons a un côté sympa et en même temps pas sympa, genre règles à la con, je développe.
Interdiction de laver son linge à la main, il faut obligatoirement utiliser leur service de lingerie, facturée 1,5€ le kilo, utilisation d’un kilo minimum. Si on est pris en flague, amende (et non amande, ce qui serait tout de même plus sympa) de 10€ (ce qui serait cher pour une amande, sauf si elle était énorme). Mouais, ben si ils veulent leur kilo de fringues je vais devoir me balader tout nu ! Du coup on outrepassera les règles, et avec succès.
Il y a aussi eu ceux qui font les lits, qui décidèrent de rentrer dans la chambre pour faire les 2 autres de la chambre alors qu’on somnolait, ils n’avaient clairement rien à foutre ici. Et également un matin le gars qui ouvre la porte de chambre avec un double à 10h15 en nous rappelant que le check-out est à 10h30 : “mais on part demain… Espèce de branguignole” ! Paye ton intimité tiens. Bref, une équipe un peu, voire beaucoup, voire totalement à côté de la plaque.
Dans les trucs pas cool y’a aussi le fait que tous les voyageurs qui passeront ici parleront strictement anglais, seront froids, et ne diront pas bonjour, voilà l’ambiance de merde ! Heureusement, les 2 premiers jours dans notre chambre on avait un état-unien et un français supers sympas, Charly et Paul. Paul, si tu me lis, manifeste toi 🙂
On prendra d’ailleurs quelques infos à Paul sur les activités du coin, notamment faire du vélo dans la “Valle de la muerte”, autrement dit en français : la “Vallée de la mort”, pour ceux qui ne sont vraiment pas perspicaces. Plus tard on visitera également la Valle de la Luna, je laisse votre perspicacité opérer cette fois.
Dans les choses positives sur l’auberge, y’a notamment le fait de pouvoir réserver les excursions directement via la réception, un bus se charge ensuite de passer nous prendre à l’heure indiquée. Et venons-y à “l’heure indiquée”.
Le lundi 30, on est devant la porte de l’hôtel à 4h00 du matin pétante. Oui vous avez bien lu, 4h du MATIN ! -je pense à ceux qui nous connaissent bien et savent que c’est plutôt les heures auxquelles on vient de se coucher !- Inutile de vous dire qu’on est frais comme des gardons. Mais j’oublie le principal : on n’est pas ici pour le plaisir, quoique la voie lactée est en partie visible parmi cette farandole d’étoiles, ce qui est tout simplement sublime. Un bus doit passer nous prendre pour aller voir des Geysers. On s’alterne à faire le gaie pendant que l’autre est au chaud, on est efficace pour éviter de se geler. Oui se “geler”, car on est dans un désert, certes, mais la journée si il fait 20°C, la nuit c’est plutôt du 2°C. D’ailleurs dire 20° la journée est une moyenne, car en réalité on avait très chaud au soleil, et très froid à l’ombre, très grand contraste. L’usage du “très” dans la phrase précédente est très important. Bref, le bus arrive…. à 5h05 ! L’auberge nous avait dit n’importe quoi, le guide nous confirme qu’ils passent toujours vers 4h30/5h. Mouais, ben c’est 5h05 quand même -mode emmerdeur/gelé/fatigué activé-.
Après 2h de route on arrive sur le site des “Geysers del Tatio”, à environ 4300m. On n’en avait jamais vu. C’est magnifique. On voit le soleil se lever tout en marchant entre les geysers et petit déjeunant pour se réchauffer, oui se réchauffer, car là il ne fait pas 2°, mais -10° ! On ne sent plus trop nos pieds, mais c’est pas grave, c’est beau. Du geysers qui est constant, à celui rythmé comme une horloge : chaque minute il expulse pendant 14 secondes. Au tic tac près. J’avais toujours voulu en voir, je suis pas mécontent ! Manon commence à avoir tellement froid qu’elle en devient nauséeuse et fonce dans le bus. Je prends quelques photos, croise un renard, et on file sur un autre site, où une source d’eau chaude attirera des fous qui s’y baigneront en caleçon. Y entrer est facile, mais en sortir… On préfère faire le tour des geysers du coin, c’est beaucoup plus prudent.
Sur le chemin du retour on s’arrêtera à plusieurs points intéressants : lac gelé, col à 4700m, nourriture typique… Bref, tout ce qu’on n’a pas pu voir à l’aller vu qu’il faisait, si vous avez bien suivi : nuit ! On somnolera aussi pas mal, les effets de l’altitude me donne une migraine assez forte, pas d’autres moyens que se calmer pour diminuer la pression sanguine, pas le moment de faire le foufou quoi.
Le lendemain le programme est : Vallée de la mort le midi à vélo, et une excursion Vallée de la mort et de la lune en milieu d’après midi. Pour info les 2 se situent dans la Cordillère del Sal, qui porte très bien son nom, vous comprendrez rapidement.
Manon n’est pas top côté forme, mais après l’avoir bien motivée -ou “forcée à venir”, c’est selon le point de vue, mais avouez que le premier est quand même plus joyeux- on loue des vélos et on se tape quelques centaines de mètres dans la vallée de la mort – à seulement 4km de San Pedro- c’est beau, la roche est rouge ferreux, parfois recouverte de blanc : du sel. Alors que Manon rebrousse chemin, je continue encore un peu, jusqu’à me retrouver dans une cuvette ensablée, où après 5 minutes de poussette je vois des dunes qui s’étendent devant moi. Deux minutes de réflexion, et je prends mon vélo à 2 mains pour me lancer héroïquement sur le chemin du retour en poussette. Mais déjà, sans vous en rendre compte j’ai évoqué 2 choses importantes à souligner. Premièrement la vallée de la mort ça n’a rien du type “les incas sacrifiaient des vierges et des enfants aux crânes ronds”, c’est une erreur de transcription toute bête. Deuxièmement, toutes les roches ici ne sont pas des roches au sens auquel on l’entend, c’est juste du sable très très très compacté, mais ça, en fait, on ne l’a appris qu’avec notre guide de l’après midi, et on y vient.
Avant de partir pour notre excursion de l’aprèm, on s’enfile quelques sandwichs chez la maman française, qui nous fait cadeau des desserts d’ailleurs. C’est ti pas mignon ? On se régale à manger du pain français ! (Ce qui nous manque affreusement.) Bref, on rejoint le guide de l’aprèm.
On est en petit comité cette fois, l’ambiance sera très chaleureuse, surtout qu’il y a des mexicaines. Ce que je veux dire par là, c’est que quasi tous les mexicains que l’on croise sont très amicaux et avenants. Le guide n’est pas un con du tout, il est également ingénieur (en plus d’être guide hein, et non en plus d’être con, je disais donc, il est ingénieur) dans le domaine de l’environnement, du coup il connaît très bien comment se forme les cordillères, pourquoi le salar est là où il est, etc. Il nous parle également rapidement des tribus indigènes du coin, et la signification de leurs emblèmes carrés, tel que les Whipala. On se balade dans une grotte dans la vallée de la Luna, et c’est là que l’on apprend que les roches n’en sont pas ; d’ailleurs, en les touchant, effectivement tout s’effrite très facilement.
C’est également dans la grotte que Manon décide de s’écorcher le dos et moi la tête. Il paraît que ça donne un côté aventureux de revenir avec des cicatrices, donc on teste, vous nous direz à notre retour. Les dépôts de sel de parts et d’autres se voient très bien : les traces blanches donne un côté unique à ce lieu, laissées par le lac lorsqu’il s’est retiré jusqu’au point le plus bas -là où il y a le salar- . Il y en a sûrement d’autres, mais vu que c’est la première fois qu’on en voit, ça reste unique pour nous. Après s’être baladé dans cette vallée, on contemplera le coucher de soleil depuis une vue panoramique depuis la vallée de la muerte, où les couleurs rouges des terres seront encore plus marquées avec le déclin du soleil. Dernière petite explication culturelle sur les apachetas, des petits tas de pierres que l’on a trouvé un peu partout dans le coin. Chaque pierre empilée indique une information pour s’orienter dans le désert, et ce que l’on rencontrera sur le trajet. La première pierre en forme de triangle indique la direction à prendre, la seconde renseigne sur le niveau de difficulté jusqu’à la prochaine apacheta, la troisième s’il y aura de l’eau sur le trajet… Et vous l’aurez compris, plus il y a de pierres, plus il y a d’informations. Ça fait énormément penser aux inukshuks au Canada.
Le lendemain, mercredi 2 juillet, on ira à Calama, point intermédiaire obligatoire pour rejoindre la Bolivie.
On aurait pu rester plus longtemps à San Pedro, soit pour faire du vélo dans les alentours, ou encore visiter d’autres sites. Cependant les points à visiter faisaient un peu doublons avec d’autres déjà vu, ou bien que nous verrons, tel que le gigantesque salar d’Uyuni. En attendant, direction Calama, à seulement 2h de route d’ici ! -durée qui est, il faut l’avouer, ridicule pour nous désormais !-
Superbe !” Et vous sur les vélos…. paysage original …alors zou on continue …..et peut être sans mal de tête ……
Des geysers *_* J’aimerais tellement en voir ^^ Ca avait l’air extraordinaire. J’espère que vous avez pas trop de cicatrice 😉
Les photos sont magnifiques, vous nous faîtes envie…..
Une belle étape avec de splendides photos.
Sacré pain Français…..
Bonne route