Cette première expérience de train-couchette fut particulière, l’aération de la cabine toujours à fond donne l’impression d’être dans un avion. Je mettrai des écouteurs pour m’endormir. Le lit est confortable, et on a la chance avec un jeune brésilien de n’être que 2 dans la cabine, contrairement aux autres remplies à leur maximum de 4.
Le train arrive à Marrakech avec un retard d’une petite vingtaine de minutes. Je retrouve Yassir, un jeune Marocain qui est récemment revenu d’un voyage de 3 mois en vélo dans plusieurs pays d’Afrique noire, écourté par une infection au Paludisme. Il me ramène chez lui, dans la banlieue nord ouest de la ville. C’est son premier Couchsurfing ! Nous passerons la journée à échanger sur nos cultures, il est très ouvert d’esprit, mais à une foi incroyablement puissante en sa religion. « Adam et Eve ? Oui oui, on ne descends pas de singes quand même ».
Bref, j’essaie de le piéger sur plusieurs points (pour le confronter à des paradoxes notamment), et on retrouve cette caractéristique des personnes de foi, qui quand elles n’ont pas les explications préfèrent dénigrer la science et s’en remettre à leurs croyances sans plus d’explications, croyances qu’elles reconnaissent d’ailleurs interprétables de façon différentes par les unes ou les autres ; ce qui occasionne des musulmans qui consomment alcool et autres drogues, d’autres qui couchent avant le mariage, bref, chacun fait à sa sauce puisque la chose la plus importante c’est juste de croire en Allah et au Prophète. Le reste n’est que pêché pouvant être rattrapé.
En début de soirée je découvre le taxi collectif. Ça nous fait marcher pas mal pour les rejoindre sur les axes principaux, mais ça ne coûte que 5dh où qu’on aille. Au passage, les grands taxis sont les seuls autorisés à sortir des villes. Une fois dans le centre, on passera par la mosquée Koutoubia, la principale de Marrakech (cf. première photo de l’article). Étant donné la chaleur j’assiste à la prière puisque tous les musulmans sont à l’extérieur. C’est très beau à voir et à entendre. Assis à une cinquantaine de mettre, seul sur des escaliers, un policier me dit que je ne peux pas rester ici. Je me déplace donc, me rapprochant et m’asseyant à côté d’autres personnes, des femmes. Deux minutes plus tard un autre policier me demande de ne pas rester ici si je ne suis pas musulman, je m’interroge sur le pourquoi puisque les femmes à côté de moi ne font pas plus la prière et c’est un escalier dans la ville. Il me dit que « si, elles font faire la prière ». Je m’assoie de l’autre côté de la route. A la fin de sa prière, Yassir me dit que les femmes à côté desquelles j’étais ne peuvent pas faire la prière, elle ne font que regarder car elles ont leurs règles. On est bien d’accord que les policiers étaient des gros … ? (je n’ai par trouvé le mot approprié, mais vous avez dû cerner l’idée).
En fait là j’ai une fois de plus été confronté à une connerie énorme qu’applique nombre de musulmans, instances policières et de sécurité :
– juger de la religion des personnes en fonction de leur gueule. (Une belle discrimination)
– ne pas écouter leurs propres imams ! En effet, quand l’imam appel à la prière, il commence par dire deux fois (il répète toujours tout une fois de toute façon) Allah Akbar (dieu, tout puissant et unique), et ensuite il invite TOUT LE MONDE À VENIR PRIER. J’ai bien dit « tout le monde », pas « tout le monde les musulmans ». Pensez-y si vous voulez entrer dans une mosquée, bref. C’était mon petit coup de gueule 🙂 j’avais appris cela à Meknès, le chauffeur de taxi m’ayant traduit l’appel à la prière.
On passe ensuite par la place principale, Jemma El Fna, pour se balader dans la médina. Même Yassir n’est pas rassuré quand il voit qu’on s’enfonce un peu trop ! On fait alors demi-tour. On se posera ensuite sur la terrasse d’un café pour continuer à échanger et contempler la vie se calmer sur la place.
On rentre sur le coup des 2h du matin, croise un de ses amis, Rachid, complètement sous les effets du Cannabis, qui m’offrira un
Sprite, youhou ! On mange un plat Marocain ressemblant à de l’Ossobucco avec les mains et du pain, pas de couverts histoire de rester dans la tradition. On aura marché énormément dans la soirée, moins que ce que j’avais fais à Fès, pourtant j’aurai une violente douleur à la jambe jusqu’à mon départ du Maroc.
Le lendemain je quitte sa maison familiale et me poserai pour mes 24 dernières heures Marocaines dans un hôtel proche de la gare pour me ressourcer, repenser à ce voyage, le digérer avant de rentrer en France.
Jeudi 8 juin, je quitte l’aéroport de Marrakech en direction de Montpellier, la fin d’un voyage très positif, qui m’aura beaucoup enrichi personnellement et humainement.
Superbe.description. ..youpee j ai voyagé avec toi …merciiîiii de cette prose .et soulagée de te savoir de retour !!
Les voyages forment la jeunesse, et ce n’est pas moi qui l’ai inventée.
Suis toujours très heureuse pour toi, tu as encore grandi dans ce voyage, tu vas devenir un grand sage mon homme.
T’embrasse et bon retour chez-toi.