Pendant ce temps là, à Veracruz…

Veracruz ! Je me rappelle quand lors de notre préparation de l’itinéraire j’ai vu cette ville et me suis dis : “Et pendant ce temps, à Veracruz”, texte incontournable du film des Nuls “La cité de la peur” – précision ajoutée pour les incultes, que vous n’êtes certainement pas, ou plus –

Bref, on arrive à Veracruz le mercredi 9, posé dans une salle en attendant notre prochain hôte, l’annonceuse a une sorte d’accent du Sud, elle appuie toutes ses fins de phrases : “El autobuuuuuuuuus”. Si tout le monde parle comme ça, ça va être marrant ! Mais non. Tant pis !

Posé à un coin de rue, notre hôte ne va pas tarder à arriver. Une voiture un peu crasseuse arrive, je jette un coup d’œil au conducteur, il me regarde, je le regarde, il me fait un signe de tête, je lui en fais un en retour genre “yeah baby”, c’est Gerry. Look jeune, en mode anglais/espagnol, vivant très modestement, mais avec une télé de 130cm, des basses partout, une Apple TV, bref : il adore le bon son et les belles images, et ça, c’est plutôt cool, car moi aussi.
Quand je disais modestement, c’est genre il a toujours son frigo vide, pas d’eau chaude chez lui, son pare brise de voiture avec une dizaine d’impacts, mais honnêtement, je kiffe son mode de vie, même si certains ont d’autres priorités à 31 ans.

Avec sa copine ils nous emmèneront chaque soir dans un bar ou restau pour goûter des spécialités, plutôt d’alcool que culinaires d’ailleurs. Enfin côté culinaire on s’améliore, le premier soir on a mangé plein d’ailes de poulet… épicées bien sûr – pour nous -. D’ailleurs Manon ressentait beaucoup plus que moi ce côté épicé, sûrement parceque les bières belges à 11° me plongent dans des états nébuleux où les sensations sont moindres. Autre détail, l’effet alcool nous rend plus lent à parler et comprendre espagnol, et eux plus rapides, le bordel quoi – es desmadre !- , mais c’est marrant à vivre 🙂

Bref, on s’habitue aux épices globalement. Par contre pas aux moustiques, qui ont fait leur apparition ici, au bord des Caraïbes. Notons également qu’il a fallu venir ici pour découvrir la raquette anti moustique – avec laquelle s’amuse Manon à 2h du mat – C’est sympa, on en prendra une en France ! – si on revient –
Petit clin d’œil à Valérie : ton anti-moustique pour vêtements sent vraiment la gerbe. Et maintenant la couette de Gerry aussi.

Piscine avec une eau verte. C'est normal.... Au Mexique !

Piscine avec une eau verte. C’est normal…. Au Mexique !

Bon et sinon, y’a quoi à voir à Veracruz ?
– le fort San Antonio : on a fait une visite guidée en espagnol, c’était sympa, on a compris 50% de ce qu’il a raconté, puis on s’est aperçu que le guide parlait français. C’est balo. Le groupe de Mexicaines avec nous était d’ailleurs insupportable, de vraies touristes à se prendre en photo les unes les autres (voire toutes seules, à poser tranquillement pour faire leur “selfi” qu’elles ont dû s’empresser à facebooker/twitter/intagrammer), et pendant ce temps les 2 qui écoutaient le guide, c’était ceux qui le comprenaient le moins, nous quoi. Je me rappelle ce moment mémorable où elles m’ont sollicité pour les prendre en photo dans une salle de la prison du fort, faisant office de salle de torture et ne comprenaient pas pourquoi en retour on ne voulait pas être pris en photo :
Ben je sais pas, y’a eu des mecs massacrés ici non ? Et pas la peine de nous parler anglais, on n’est pas états-uniens.”
Le guide nous avoua qu’à notre accent il savait que nous n’étions pas États-uniens, je ne sais pas trop comment le prendre encore aujourd’hui, mais plutôt bien, enfin, je crois.
Ah, et un détail sympa (ou flippant, c’est selon), le bus nous emmenant depuis le centre ville au fort est en bois. Mais en bois au point qu’on a l’impression que ça va se péter de partout ! Ce qui était d’ailleurs le cas à plusieurs endroit. Pas très rassurant de le voir prendre des voies rapides comme ça ! J’imaginais (et l’imagination c’est bien) déjà l’un des taxis ou autre bus nous rentrer dedans et notre bus-en-bois s’écrouler comme un puzzle ! Mais ce n’est pas avec nous que cela arriva.
– les plages, ne sont pas à voir. Désolé. C’est plutôt moches autour du centre.
– le centre historique est jolie
– l’aquarium à visiter est sympa, mais petit. Bon, ça occupe 30-40 minutes quoi.

Petite anecdote comme ça, on était posé dans le centre historique à grignoter des cochonneries quand mon regard croise un groupe de jeunes qui commençait à partir, et soudain 3 d’entre eux font volte face, viennent vers nous – et m*rde, pourquoi je les ai regardés – puis ils nous disent que je suis grand et voudrait prendre une photo avec nous. Ils étaient encore plus contents en apprenant qu’on était français. Bref, j’ai cédé face à ces jeunes ne voyant que peu de touristes comme nous – et c’est vrai qu’on n’en croise pas -, du coup, il doit y avoir ma photo avec 2 mexicains qui traînent sur les réseaux sociaux.

Salsa ! Lors de notre dernière soirée à Veracruz, Gerry nous emmena à nouveau dans un bar avec des bières délicieuses, mais surtout dans 2 boîtes : une de salsa, et franchement pareil qu’en France : y’a des bons danseurs, et d’autres qui semblent s’être trompé de salle. Rien d’exceptionnel. L’autre boîte c’était de l’électro, classique aussi, mais toujours un bon moment !

Là où l’aventure a du rebondissement (vous n’avez pas lu tout cet article pour rien, tenez-bon !), c’est quand dans la seconde boîte, sur le coup des 3h du mat’, on est pris avec Manon d’une bonne douleur au ventre. Là vous vous dites : “ça sent la merde”, et vous avez pas tout à fait tort, mais surtout au second degrés.

Outre les quelques désagréments entériques qui survinrent et une nuit écourtée à 5 malheureuses petites heures, nous fonçames au terminal de bus. Il est 11h quand on arrive, le bus est à 11h30, on est large pour prendre nos billets ! Sauf que, ô désespoir, la file d’attente est énorme ! 11h24, c’est notre tour, tous les espoirs sont encore avec nous, mais le bus de 11h30 est plein. Fichtre. Le suivant, à 13h pile n’a plus qu’une place. Reste celui de 13h25, on croise les doigt, sinon ça décale à 18h. On est chanceux puisqu’il est quasi vide. La fille au guichet nous embrouille car on avait une réduction de 10% qui ne s’applique pas (c’est le genre de petit détail con qui vous met un peu en boule après coup, et vous maintient dans une forme de stress constant ; et encore, je vous en met très peu, j’aurai pu préciser qu’on est parti à la bourre de chez Gerry, que le taxi a fait un détour, qu’on s’est tapé TOUS les feux rouges, qu’il n’y avait que 3 guichets sur 7 d’ouverts, et j’en passe. Plaignez-nous, vous le pouvez… Non je déconne ! On est en vacances après tout 🙂 mais revenons à nos brebis : on a nos tickets pour le bus de 13h25).

13h20, nos oreilles discernent que le bus est en voie 4, on y fonce, mais quand je vais pour mettre les bagages en soute on me dit :
– “Non, c’est pas le bon, celui là c’est celui de 13h15, le votre 25”
– “… 13h15 ? Il vient d’être créé ? Et c’est 13h25 mon coco !”

On court alors partout pour comprendre ce qu’il se passe, et on navigue dans une brume de
– “On sait pas à quelle heure arrivera le votre, ni sur quelle voie. Peut être voie 4 vers 14h, peut être 15h, peut être…”
– “Non c’est bon chut !
Je vous avais dis que ça sentait mauvais cette journée. Pour vous la faire courte (parce que l’article est déjà énorme !), c’est les vacances scolaires depuis hier soir au Mexique, du coup c’est le bordel (ça explique la file d’attente à rallonge).

Sur le qui-vive, stratégiquement placé sur le quai même (la salle d’attente c’est pour les gens qui ne sont pas stressés), j’aperçois sur le coup des 14h40 notre bus en approche. Nous vîmes alors tour à tour tous les gens que nous avions sollicité dans notre pseudo-panique. Ils voulaient vérifier que nous avions bien vu le bus (tu penses, on était les premiers devant la soute), nos regards se croisaient, et certains nous lançaient clairement via leurs mimiques un :
– “Ça y est, il est arrivé votre putain de bus ! Yes !”

En bref, Veracruz est une ville où il fait bon vivre, on y est resté du 9 au 12 avril et ça vaut le coup d’y passer ! Prochaine étape, Villahermosa.

4 thoughts on “Pendant ce temps là, à Veracruz…”

  1. bon …toujours bien expliqué esperons que vos douleurs de ventre se sont calmées …et go pour la suite

  2. Bizarre ces bus en bois ! XD
    Je ne pensais pas que ça existait !

    J’espère aussi que vos ventres maltraités par les épices et l’alcool résiste ! 😉

    Bonne continuation !

  3. Les parties du récit avec cet humour tout à fait “personnel” sont un délice et tout particulièrement l’anti-moustique et le bus en bois.
    il est constaté que vous avez réduit considérablemmmmeeeennntttt vos heures de sommeil. Bizarre!!!! (sourire).
    Bonne route

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