Les mystérieuses lignes de Nasca et Edgardo

Samedi 9 août, à 8h15, le bus nous dépose à Nasca. La nuit a été difficile. Nous étions à côté des toilettes du bus. Les va-et-vient des gens, les odeurs, les nombreux virages nous donnant la nausée, la perte d’altitude nous faisant mal aux oreilles (on est passé de 3000m à 500m)… Bref, difficile de dormir profondément.

On se pose dans un café pour prendre un petit déjeuner en attendant notre hôte. Edgardo nous a été recommandé par Kevin (notre précédent couchsurfing) et on ne va pas être déçu. C’est un homme à qui il est difficile de donner un âge, la 40aine passée, peut être plus. Souriant, chaleureux, il n’hésite pas à nous présenter aux autres comme étant ses amis alors qu’on vient à peine de se rencontrer. Il a une grande maison avec 3 étages, une grande terrasse, 3 chambres d’amis, 3 salles de bain… On apprendra qu’ici les prix sont dérisoires. Il a acheté son terrain 1000€. Des voisins louent leur maison pour 9€/mois. Les prix ont un peu augmenté depuis que l’électricité dans la rue a été installée mais ça reste très accessible. En plus, ce n’est pas le travail qui manque apparemment. Bref, on est installé comme des rois dans une des chambres d’amis en attendant notre future maison. Je plaisante, ou pas…

Qu’y a t’il à faire à Nasca ? Une seule chose : voir les mystérieuses lignes faites par les Incas il y a plus de 1500 ans. Pour la petite histoire, le sol est couvert de cailloux que l’oxyde de fer a coloré en rouge. En ôtant les cailloux, les Incas ont fait apparaître un sol grisâtre et c’est ainsi qu’ils ont réalisé leurs figures. Ces dernières représentent souvent des animaux (singe, colibri, condor, jaguar, araignée, orque, héron, pélican) et parfois de simples lignes de plusieurs kilomètres.

On a longuement hésité à venir, des personnes nous disant que ça ne valait pas la peine, les petits avions qui peuvent être dangereux, le prix élevé… Mais Kévin ne voulait pas avoir de regrets. De mon côté, j’ai hésité jusqu’à la dernière minute à le faire. Sur les conseils d’Edgardo qui nous a accompagné et nous a sûrement aidé à avoir une réduction, nous avons acheté nos billets, départ prévu à 13h45. 60€ pour une demie heure de vol (au lieu de 90€ pour la plupart des touristes). On n’a pas mangé depuis 4h mais on préfère suivre les conseils d’Edgardo et on prend une pastille censée nous éviter de vomir.

On est pesé, nos affaires sont contrôlées, on passe au détecteur de métaux et nous voilà prêts à embarquer -avec un couteau dans le sac d’ailleurs. Nous sommes cinq touristes et deux pilotes. Les personnes les plus lourdes vers l’avant. Nous sommes donc à l’arrière. Un casque pour entendre les explications des pilotes, une carte de ce que l’on va voir et le petit sac plastique pour vomir… Prêts au décollage, avec le sourire, pas pour bien longtemps. L’avion vire à droite, vire à gauche, on se rapproche du sol, on fait des looping… Non, c’est faux pour les looping mais c’est désagréable. Je DÉCONSEILLE à toute personne qui n’aime pas les manèges à sensations de monter dans ces avions, une horreur ! Je suis restée crispée, agrippée à mon siège pendant une demie heure. Deuxièment, 3 personnes sur 5 ont été malades. La fille devant nous a vomi dès les 5 premières minutes. Kévin, qui a l’habitude de ces avions (avec la chute libre), a fini par vomir 5 minutes avant l’atterrissage. Et moi, je me suis concentrée tout le long sur ma respiration, usant d’une grande force psychologique pour ne pas vomir. Je n’ai finalement pas vomi mais la forte nausée est restée un bon moment après l’atterrissage, désagréable sensation !

nasca dessin

Les photos ne sont pas très réussites, celle-ci est l’une des meilleures… Verrez-vous l’oiseau ?

Et sinon, les dessins ? Oui parce qu’au final, on n’a pas payé pour prendre l’avion mais pour voir les lignes et les dessins Incas. Et bien, regardez sur Internet, vous verrez la même chose et ne vous rendrez pas mieux compte de la taille. Pour ma part, si c’était à refaire, je ne le referai pas. Tranquillement posé dans un restaurant, Kévin m’a dit “j’ai rarement payé 60€ pour vomir !”. Peut être que la pastille nous aurait mieux aidée si nous l’avions prise une heure avant le vol, au lieu d’une demie heure. Mais bon, même sans la nausée, voir les lignes ne valait pas un prix aussi élevé, selon nous. Libre à vous de venir vous faire votre propre avis !

Pas besoin de rester plus à Nasca, à moins que vous ayez un couchsurfing. Il y aura au moins quelque chose de positif dans cet article. Edgardo est un homme super sympa, intéressant, avec qui on peut discuter des heures. Nous avons passé une agréable soirée pleine de conversations sur sa terrasse, d’où l’on peut voir la plus grande dune de sable du monde, Cerro blanco (2078 mètres). Après une bonne nuit de sommeil, un petit déjeuner préparé par notre nouvel ami, de nouvelles conversations, la visite de différents oiseaux dont les “pechos colorados” au plumage rouge vif et noir sur le dos… il est temps pour nous de continuer notre route. Nous n’avons malheureusement plus beaucoup de temps avant notre retour et encore plein de choses à voir. Edgardo est le genre de personne que vous quittez après un gros câlin, la gorge serrée et que vous espérez revoir un jour. Il voyage beaucoup, en Europe environ tous les deux ans. La possibilité de le revoir n’est donc pas impossible. C’est dans cet état d’esprit que nous quittons Nasca, direction Huacachina, une oasis qui nous fait déjà rêver.

2 thoughts on “Les mystérieuses lignes de Nasca et Edgardo”

  1. Esperons que le vol de retour sera plus confortable .. et pas de petite pillule .. il etait tout mimi ce petit coucou. Et au decollage que de sourires sur les photos !! Bon ok ça n a pas duré ..mais vous n aurez pas de regrets .. vous l avez fait .. et les pbotos sont là.

  2. Elle est rigolote ton histoire Manon !!!

    En réalité vous êtes complètement inconscients de prendre un petit avion, casse gueule parfois en France alors au Pérou !!! l’amour du risque “Manon et Kévin”.

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