Arequipa, premiers contacts péruviens

Le lundi 28 juillet, le bus nous dépose à la frontière de la Bolivie et du Pérou et nous attend de l’autre côté. On passe donc la frontière à pied. Les tampons sur le passeport s’obtiennent très vite. Aucun contrôle des affaires. On entre au Pérou comme dans un moulin.
Ça y est, on entame le dernier pays de notre aventure !

On arrive vers 19h à Arequipa. On a décalé notre montre d’une heure de moins, on a donc maintenant 7h de décalage avec la France.

On mange au terminal de bus tout en essayant de joindre notre hôte, Kevin. Oui parce qu’on a un couchsurfing, ça commence bien ! On arrive en bas de chez Kevin (vous comprendrez que sans accent sur le “e” c’est notre hôte). Deux personnes attendent également. Apparemment il y’a une fête chez lui, le lendemain est un jour férié. Kevin nous accueille. Il a 24 ans et parle très bien français parce qu’il est sorti avec sa professeur (de français bien sûr) pendant 4 ans. Il pensait pouvoir nous héberger dans une chambre d’ami mais aucune n’est disponible. Il vit en colocation avec un espagnol et une fille qu’il n’apprécie pas. On va dormir dans un petit espace qui sert de couloir, sur un matelas. Deux lituaniennes en couchsurfing également vont dormir sur deux canapés à côté de nous. Qui dit couloir dit nombreuses personnes qui passent, nous n’avons aucune intimité mais avoir un endroit pour dormir c’est déjà beaucoup. Je me coucherai bien tout de suite mais Kevin nous invite à sa fête à l’étage. On est une quinzaine de personnes. Je n’apprécie pas trop leurs jeux qui ont pour but de faire boire de l’alcool mais je comprends vite qu’ils font pratiquement tous semblant. Kevin ne met pas d’alcool dans ses cocktails à lui et une des invitées jette discrètement son verre dans l’évier. Moi je ne bois pas du tout parce que je me sens fatiguée et barbouillée. On fait connaissance avec les deux lituaniennes, Ginte et Ieva, et une hollandaise, Maria. Les heures passent et je suis exténuée. Mon ventre me torture un peu. Je préfère m’isoler dans notre couloir en bas.

Le lendemain, après une petite grasse matinée, mes douleurs au ventre m’obligent à me lever. J’evacue sûrement les restes de nourriture bolivienne. Mon état faible nous oblige à passer une journée repos. On en profite pour parler avec Maria qui ne se sentait pas en état de sortir non plus. Elle est professeur d’espagnol. En fin d’après midi, on sort dans le quartier pour acheter de la farine, du sucre… Ce qui nous manquait pour faire des crêpes ! On se régale, Maria aussi. Kevin rentre à tant pour profiter des dernières. Tant pis pour Ginte et Leva, on en refera le lendemain !

arequipa monastere bleuMercredi 30 juillet 2014, au programme : visite du monastère. Le couvent Santa Catalina est le plus grand couvent du monde et le plus important édifice religieux du Pérou. Plusieurs personnes nous ont dit que sa visite valait la peine. Petit point culturel : il a été construit en 1579, sa surface est de 20 462 m². Il hébergeait 450 religieuses qui n’avaient aucun contact avec le monde extérieur jusqu’en 1970. Aujourd’hui, il compte environ 40 sœurs.
Le couvent est si vaste qu’on a l’impression d’être dans une petite ville. Avec ses rues colorées en orange vif ou en bleu, ses jardins, ses cloîtres et ses parcs… On comprend qu’il soit classé au patrimoine mondial. L’extérieur est très vivant avec toutes ces plantes et ces couleurs vives, contrairement à l’intérieur où les chambres sont plutôt froides. Il y a de gros fours en terre cuite qui doivent servir parce qu’on sent encore le feu de bois. Les murs colorés déteignent sur nos mains. On repart avec les mains bleues pour Kévin et orange pour moi. Tous les péruviens qu’on croise sont accueillants et souriants, ça fait tellement plaisir !

Le soir, Kevin nous parle d’Ayahuasca, une boisson à base de cactus qui donne des hallucinations et qui rend malade (vomissements, diarrhée). Suivant les personnes cela peut durer des heures. On préfère s’abstenir. On souhaite bon voyage à Kevin et Maria mais ce soir là, la boisson ne leur fera aucun effet mis à part la nausée.

arequipa monastere orange

Les rues oranges du couvent

Le lendemain, jeudi 31 juillet, on se lève pour aller faire la visite gratuite de la ville organisée par l’office du tourisme. Sur la place des armes (toutes les places principales s’appellent comme ça au Pérou), une dame tente de nous vendre un tour de la ville. Elle baisse les prix, insiste mais comment peut-elle rivaliser avec un tour GRATUIT. La visite guidée se fera en anglais pour mon plus grand malheur, faute à la majorité de touristes qui ne parlent pas espagnol. La jeune étudiante péruvienne nous raconte l’histoire de certains monuments et nous fera goûter des spécialités culinaires : une glace au fromage, un thé au chocolat, des brochettes de poulet et le pisco, alcool répandu au Pérou, saupoudré de cacao.
Chacun laisse un petit pourboire à notre guide qui maîtrise bien son sujet et qui a tout de même passé 3h de son temps avec nous.

Après un Macdo (fallait bien qu’on continue notre enquête dans les différents pays pour comparer les goûts), Kévin est motivé pour aller faire le musée Santuarios Andinos où l’on peut voir la momie très bien conservée de Juanita. Conservée par la glace, la jeune fille est surnommée la Vierge de glace. Je n’étais pas excitée à l’idée de voir une momie mais la visite -en français- est vraiment intéressante. J’avais du mal à comprendre comment les Incas pouvaient sacrifier des enfants, je trouvais ça inhumain. Grace à cette visite, on a pu mieux comprendre comment se déroulaient ces rituels et dans quel état d’esprit ils étaient.

Plusieurs dépouilles d’enfants incas ont été retrouvées au sommet des montagnes. Celle de Juanita est la mieux conservée. Elle a encore des cheveux et de la peau sur les mains. C’est suite aux échappements de gaz chaud du volcan que la glace des sommets a fondu et que les corps, vieux de 500 ans, ont été découverts. Pour les curieux, cherchez momie Juanita dans Google et vous verrez ce qu’on a vu.

Les enfants étaient choisis dès leur naissance et vivaient ensemble. Lors des périodes de grands troubles (catastrophe naturelle par exemple), un enfant (ou plusieurs) était choisi. L’objectif était d’apaiser les dieux. Un long voyage de plusieurs mois débutait jusqu’au sommet d’une montagne. Plusieurs cérémonies ponctuaient leur périple. Les enfants étaient drogués avec de l’alcool, la chicha. Au sommet, les enfants arrivaient sûrement fatigués et entre le froid, l’altitude et l’alcool, ils étaient déjà à moitié inconscients. Juanita était âgée d’environ 13 ans (contrairement aux autres enfants retrouvés âgés de 4-5 ans). Elle a été sacrifiée au sommet du volcan Ampato, suite à une éruption qui avait dû inquiéter les incas. Elle a été tuée d’un coup sur la tempe droite. Les enfants étaient ensuite mis dans des tombeaux, creusés sur quelques mètres (1,4m pour Juanita, ce qui est peu profond) en position du fœtus, entourés d’offrandes.
Les incas pensaient que ces enfants allaient rejoindre directement les dieux et se transformeraient eux-même en dieux.
Ces histoires me donneront des frissons dans le dos pour le reste de la journée.

arequipa volcan

Vue sur le volcan Misti

De retour chez Kevin, on rencontre sa nouvelle colocataire, Aude, une française ! Elle a décidé de venir passer 6 mois au Pérou juste après ses études dans l’espoir de trouver sa voie, qui ne sera pas le droit malgré ses 5 ans d’études dans ce milieu. On profite intensément des derniers moments à Arequipa. En effet, quelques heures plus tard, il est l’heure pour nous de prendre un bus de nuit direction Cusco. Kevin part dans quelques semaines en France ! Il pense y rester 3 ans pour faire un Master et travailler un peu. On est donc amené à se revoir.

Avant de monter dans le bus, nos bagages sont étiquetés, on est filmé, une personne vérifie notre identité et prend nos empreintes digitales. Quelle rigueur !
Nous voilà en route vers Cusco d’où l’on pourra partir à la découverte de l’incroyable Machu Picchu !

One thought on “Arequipa, premiers contacts péruviens”

  1. Les dégustations sont surprenantes et note l’absence de commentaires……..
    Mais le DRAME est de finir par un truc bizarre le cam od.
    Pour ma part, c’est probablement mon dernier commentaire sur votre périple. Le prochain se déroulera de vive voix.
    Bonne route et vous souhaite de belles découvertes avant il ritorno al paese.
    Merci !!!!!!!

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