La Paz et une bonne rencontre

Samedi 19 juillet 2014, on se réveille donc dans un hôtel tout pourri à Cochabamba. On avait un éventuel couchsurfing ici, mais la connexion internet quasi inexistante de Samaipata ne nous a pas permis de le prévenir. On décide donc de partir au plus vite pour La Paz, siège du gouvernement de la Bolivie.

On trouve le terminal de bus, prend nos billets, et on retourne dans le centre ville avec nos gros sacs pour retirer au guichet d’une banque, de peur de revivre notre mésaventure de Sucre. On fera 4 banques mais aucune ne peut satisfaire notre besoin ! Bref, on refile au terminal et on embarque dans un merveilleux bus, oui merveilleux, les mêmes qu’en Argentine et au Chili, confortables et spacieux. D’ailleurs on peine à le trouver car dessus c’est marqué “Bariloche” (une ville que nous avions traversée en Argentine), heureusement un papier scotché sur la vitre indique “La Paz, 14h”. Bilan : les seuls bus potables de Bolivie c’est ceux qu’ils piquent aux argentins, et encore ils savent pas bien s’en servir : ils mettent la clim froide au lieu du chauffage, ne savent pas allumer les lumières “douces” de l’étage et la télé servira de cadre.
Durant le voyage le bus prend des boliviens qui s’assoiront sur les marches par-ci par-là dans le bus. Je vais subir durant une longue heure le type de bolivienne qui nous avait marqué à notre arrivée en Bolivie : elle pue et tente de se coller à moi. Le trajet passe, la nuit tombe, on est de plus en plus crevé, mais bon, faut juste tenir jusqu’à 22h, heure d’arrivée à notre destination. 00h30, le bus arrive à La Paz. Ah ces horaires boliviens !

On se fait accoster direct par un taxi, qui nous trouvera en deux temps trois mouvements un hôtel bon marché. Les courses de taxi ne sont pas chers ici, 15 bolivianos, soit 1,5€. Le chauffeur super avenant se renseigne auprès de l’hôtel devant lequel nous sommes, et nous confirme qu’il y a le minimum qu’on voulait : eau chaude et chauffage. Il repart, on pose nos affaires et règle la paperasse avec le réceptionniste, bizarrement long à vérifier la chambre, nous demander de patienter ; on se dit qu’il doit la nettoyer c’est pas possible ! Et ben pas du tout. D’ailleurs y’a pas de chauffage, et “l’eau chaude” est moins que tiède, Manon criera pendant 5 min pour résister à la torture qu’elle s’inflige. Il est 2h du mat quand on se couche, on est HS et gelé, la chambre est pourrie, la salle de bain est inondée d’eau car ça fuit… Deux hôtels de suite pourris : ça commence à nous dégoûter un peu, on ne restera clairement pas dans cet hôtel durant notre séjour à La Paz. On n’a pas mangé depuis un bon moment, et à cette heure tardive on ne trouvera que des hots dogs à 40 centimes l’un.

Cette photo ne nécessite pas de commentaire particulier en dehors de celui-ci

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Dimanche 20 juillet lors de mon réveil je me rappelle qu’on doit payer l’hôtel, mais déjà retirer de l’argent car il nous reste pile poil 70 bolivianos, ce qui est peu. Et puis en regardant sur Internet  où nous pouvons retirer en guichet, cherchant les banques les plus proches de nous, je vois les horaires d’ouvertures et forcément : “lundi – samedi”, punaise on est Dimanche ! Bref, au pire on tentera un distributeur et on serrera les fesses en espérant que les billets sortent cette fois !

On descend à l’accueil, personne, porte de la réception verrouillée, un gars à l’entrée de l’hôtel met son petit stand de bouffe, bref. On réfléchit 2 secondes, je pose les clés de la chambre pourrie devant la réception, et on sort, tranquillement… et en serrant un peu les fesses (!) quand même !

On vagabonde alors dans les rues, le ventre vide à la recherche d’une auberge ou un hôtel. Au passage on pioche des infos, une carte de la ville, et des lieux d’auberges potentiellement intéressantes. Mais aucun n’a de place. Après 1h de marche, Manon souffre beaucoup de l’altitude, la Paz est à 3600m tout de même, c’est la plus haute capitale au monde, et qui dit capitale, dit pollution malheureusement, ce qui n’aide pas à respirer. HS, elle se pose devant l’ultime auberge complète, et je pars seul dans les environs. Après 15 minutes je rentre broucouille (bredouille pour les incultes 😉 ), rien de dispo, Manon toujours HS. Je la motive pour aller 400m plus loin, il y a une longue pente à monter, mais il y a pleins d’auberges dans le secteur. Alors qu’on monte cette pente, difficilement, j’entends à ma droite : “Vous aussi vous cherchez un hôtel ?”. Des français.

Halim nous accoste, suivi de sa copine Marion. Ils sont partis il y a un mois et demi de la France pour un tour du monde de 1 an, et là, maintenant, tout de suite, ils sont dans la même galère que nous. On fait connaissance, longuement, puis on se pose devant un hôtel. Le gérant semble être parti manger, au bout de 15 minutes toujours personne. Avec Halim on laisse les filles se reposer et garder nos sacs pendant qu’on fait le tour de toutes les maisons d’hôtes, auberges et hôtels du coin. 20 minutes plus tard on revient, sans grand chose de glorieux, le gérant de l’hôtel où nous avions laissé les filles revient également. Finalement on reste tous les 4 dans ce premier hôtel.

Petite pause physique dans la chambre, mais on a la dalle, alors on se motive, et tous les 4 on décide de manger un bout. On fait encore un peu plus connaissance, et après ces 2 semaines en Bolivie, et bien ça fait plaisir de pouvoir partager nos anecdotes, malheurs et bonheurs ! Et visiblement, même si ils ne sont que depuis 3 jours en Bolivie (ils viennent du Pérou et font le trajet contraire de nous), les boliviens ne les enchantent pas vraiment, il les trouvent assez menteurs d’ailleurs. On en profite pour s’échanger nos adresses pour garder contact, puis chaque couple part faire sa petite visite de la ville.

On passe dans le centre animé de la ville, de belles églises, des rues pourries, des marchés, tout est assez typique de ce que l’on voit dans les villes Boliviennes. En dehors de la pollution, la ville est agréable, bien que parfois les rues soient en pentes assez hardues, mais bon, on marche calmement, on a notre temps ! Les rues prolifèrent de stands, comme bien souvent en Bolivie, ce genre de stands où ils vendent généralement des gâteaux, boissons, mais parfois aussi pâtisseries, glaces, bref, il y a des stands pour tout, mais souvent pour la même chose, la diversité n’est pas leur fort ici. -Alors que je relis ce texte j’ai l’impression d’être un peu dur en parlant de la Bolivie, mais pourtant, j’essaie d’être le plus honnête et objectif possible, mais c’est sûrement plus difficile qu’il n’y paraît !- Le soir commence à tomber et nous regagnons l’hôtel. On ne veut pas retirer en guichet automatique et préférons attendre demain pour aller dans un vrai guichet. Du coup, pour manger ce soir il nous reste exactement 2€. Manon est assez perplexe, mais le croirez-vous, en achetant à l’un des stands pain et jambon, on s’en sortira pour 1€ ! Comme quoi on peut manger pour des prix ridiculement bas si on veut. Et hop, le dernier euro passera en biscuits.

Admirant les maisons grimpant sur la colline

Admirant les maisons grimpant sur la colline

Alors que l’on se couche, on entend la sonnette de l’hôtel à plusieurs reprises. Je lance à Manon : “T’inquiète ma puce, si c’est un gars bloqué dehors alors qu’il est de l’hôtel, il laissera son doigt longtemps !”. 20 minutes plus tard : “DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING”. Apparemment personne à la réception de l’hôtel, le gars s’est barré.
On descends avec la lampe torche car il est 1h du matin et l’hôtel est plongé dans la pénombre. On ouvre prudemment, armé de la lampe. Un jeune apparaît, frigorifié sous son poncho, nous dit qu’il est parti chercher du beurre et que depuis 1h il attend, personne ne lui ouvre. Ben rentre mon gars ! Bref, on a fait notre BA, ça aurait pu nous arriver aussi, on n’a jamais été prévenu qu’il y avait une heure limite à laquelle il n’y avait plus de réception.

Le lundi on est au taquet, mission banque ! SUCCÈS TOTAL ! On y a passé une heure, mais on a pris assez pour ne pas avoir à retirer à nouveau en Bolivie. La suite de la journée, on continue notre balade en ville : 2 miradors au programme. Le premier est facile d’accès. Petite anecdote, en sortant du “parc pour enfant mirador”, on voit un marchant de glace :
– On voudrait deux glaces à l’eau à la fraise.
– Ok, une seule ?
– Non deux.
Il fouille.
– Vous en voulez à la canelle ?
– Non, à la fraise.
– Une seule ?
– Non deux !
Il nous sort les glaces, on paye, on les ouvre : elles sont à l’orange.
Le second mirador nous épuise complètement car beaucoup plus haut, mais la vue sur la ville et les environs vaut vraiment le coup d’y aller !

Le soir on se dit qu’on pourrait se faire un truc avec les 2 français, manque de bol, le matin Marion a mangé une pâtisserie auprès d’un stand de rue -ces trucs qui stagnent au soleil toute la journée, et dont les produits restent probablement d’un jour à l’autre- et elle revient tout juste de 4h à l’hôpital : tourista, perfusion. Elle a une petite mine et se repose donc. Je compatis en me rappelant de moi il y a 2 semaines…

Le lendemain, on est le mardi 22 juillet 2014, et en début d’après-midi on file au terminal de bus. On prend un petit en cas, mais les assiettes ne sont pas fameuses, et on en laisse pas mal -vous vous demandez pourquoi je parle de ça hein ? Ça arrive !-. En parallèle une SDF nous demande des sous, comme d’habitude, hop je sors des bonbons, elle a l’air d’avoir des dents, donc ça va -au pire elle a sûrement des petits enfants-. Et chose à laquelle on n’avait bêtement pas pensé, mais elle si : nos assiettes ! -on y vient !-. Hop, elle sort un petit sac et récupère tout, à la main, comme au bâillon du limousin ! On préfère que ça finisse comme ça. En sortant du fast-food (on devrait plutôt appeler ça des slow-food d’ailleurs), des gamins nous abordent, hop, encore des bonbons. J’en lâche tous les jours ! Souvent à des enfants, du coup en rentrant en France je pense me reconvertir en tant que dealer à la sortie des collèges. A étudier. Bref, on monte dans le bus, direction Copacabana sur le lac Titicaca (et non au Brésil hein !), à la frontière avec le Pérou.

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