Le bus nous dépose à Potosi sans avoir fait de pause. A Uyuni, la dame qui nous a réservé le bus et notre chauffeur de 4×4 nous avaient dit qu’il y avait une pause pour manger. La femme au terminal de bus nous l’a confirmé. Et bien les boliviens sont des petits menteurs. Heureusement les déceptions s’arrêteront là pour aujourd’hui. Un taxi nous dépose à notre hôtel. La chambre est confortable, chauffée, la salle de bain est privée avec de l’eau chaude : enfin un endroit où l’on va pouvoir se refaire une santé. Un chaton s’est faufilé entre les jambes de la réceptionniste et s’est caché discrètement dans la chambre, notre petit rayon de soleil de la journée.
Le lendemain, le lundi 7 juillet, on se réveille avec un énorme mal de tête. La faute au chauffage au gaz dans la chambre ? Ou à l’altitude ? On est à 4 070 mètres. Kévin se sent très faible, il n’a toujours pas d’appétit et pour corcer un peu plus la situation, on a le mal de l’altitude. Même au repos, mon cœur s’emballe comme si je venais de faire un marathon. Alors dès que je bouge, même pour me baisser ramasser quelque chose, j’ai la tête qui tourne et dois reprendre mon souffle. Niveau confort, l’hôtel est parfait. Seul inconvénient : on est au deuxième étage, beaucoup de marches d’escalier pour arriver à la chambre. Je vous laisse imaginer la difficulté. Chaque aller-retour en bas est calculé.
On ne descend que pour aller se faire à manger. L’hôtel est rempli de français. On passe nos journées à se reposer et caresser les chatons. « Les » parce qu’on en a découvert un deuxième. Les deux chipies squattent souvent notre chambre pour notre plus grand plaisir. Rien de tel que l’amour des chats pour se sentir déjà mieux. Au bout de deux jours, Kévin retrouve l’appétit. On décide de sortir pour aller manger en ville. C’est parti, en pas de tortue pour éviter de s’essoufler.
On trouve notre bonheur, un petit restau qui fait également cybercafé. Bon, les ordinateurs sont deux étages plus haut, le dernier effort avant de s’écrouler à une table. Je tourne le dos aux toilettes. Une fille en sort. J’aurais pu ne pas la remarquer mais j’ai la tête tournée vers elle à ce moment là, juste à temps pour la voir passer rapidement de profil et là… « Laëtitia » ! Elle se retourne, c’est bien elle ! Une copine de la fac qui ouvre de grands yeux en me voyant. Quelle était la probabilité pour qu’on se croise ce jour là, à Potosi, dans un petit restau à 14h ? On passe des fois une journée entière sans croiser personne alors qu’on connaît plein de gens et parfois il suffit d’une seule personne et d’une bonne dose de chance.
On retourne à l’hôtel, avec l’impression d’avoir marché toute la journée.
Après une bonne nuit de sommeil, le mal de l’altitude s’est enfin calmé. On ne se sent pas de courir non plus mais on peut marcher normalement. C’est donc le 4ème jour (et le dernier) qu’on visite un peu Potosi. Pas trop non plus mais il n’y a en fait pas beaucoup de chose à voir, c’est surtout une ville étape avant Sucre. Dans un petit marché, je trouve des boucles d’oreilles discrètes, la même paire que j’ai mais que je ne mets plus depuis que j’ai perdu le fermoir de l’une. Ça m’est égal d’avoir des bijoux mais je veux éviter que mes trous se bouchent. 1€ la paire en argent. Le gars me les désinfecte et m’arrache l’oreille en essayant de me les mettre. Moi qui voulais éviter de me les refaire percer, je viens pourtant de le revivre. Plus loin, on achète une montre pour remplacer celle qu’on avait et qui nous a lâché, 5€. Un repas au restau coûte 4,5€, une nuit dans un bon hôtel 7€, 15 minutes de taxi 1€, les bus collectifs 0,15€… Bref, la Bolivie est le pays le moins cher de notre voyage.
De la musique attire notre attention. C’est le jour d’une fête. On a droit à un très joli défilé. Une bonne fin après ces 4 jours ici.
Le lendemain, on quitte l’hôtel vers 14h. Le réceptionniste a oublié de nous appeler un taxi. Pas grave, on en trouve un rapidement dans la rue, direction le terminal de bus.
À peine le temps de descendre de voiture qu’une jeune fille nous aborde pour nous vendre des tickets de bus pour aller à Sucre, notre destination. Elle me demande nos noms. Je trouve ça louche, acheter des tickets dans la rue et pas dans le terminal de bus, au guichet. Kévin me sort de mes réflexions, « ben alors, dis-lui nos noms ». Pas le temps d’exprimer mes craintes dans le feu de l’action, je commence à donner un nom et là, une dame intervient « ne l’écoutez pas, elle ment, y’a pas de bus, venez dans le terminal pour en acheter des vrais ». La jeune fille insiste « amigos, achetez mes tickets » ; et la dame « elle ment, venez avec moi ». On regarde la scène quelques secondes, les deux qui tentent de nous convaincre, l’ange et le démon. Kévin ne sait qui écouter mais moi je n’ai aucun doute. Je remercie la dame et la suis, ignorant la jeune fille qui insiste derrière nous. On achète nos tickets à un guichet, voilà un procédé qui me convient.
Le bus part à 14h30 et il est… 14h30 ! La dame appelle avec son portable le chauffeur pour lui dire de nous attendre. On court avec nos gros sacs, on decend des escaliers, on cherche la sortie. On sort, une vieille dame nous suit et veut nous faire payer une taxe pour l’accès au terminal de bus. « Non mais nous on cherche notre bus et on ne le voit pas. » On ignore la vieille bolivienne, on retourne à l’intérieur, tente une autre sortie, une autre veille nous tient le même discours. On ne paye pas tant qu’on n’a pas trouvé notre bus et en plus elle ne nous aide pas. Un homme nous informe que notre bus est parti mais qu’il attend à la sortie du terminal. On retourne à l’intérieur, on monte les escaliers, on court jusqu’au bus. Le mal de l’altitude a diminué mais il ne faut pas exagérer. Kévin est énervé et moi je suis morte ! Après ce sprint, on est dans le bus et sans avoir payé leur taxe d’accès au terminal.
C’est parti pour 4h de bus sensation 4×4 en Jamaïque vu l’état des routes et les dos d’ânes. On redescend en altitude. Sucre est à 2 700 mètres, on va pouvoir respirer !
Bon la Bolivie. ?… vivement le perou …..