Nous sommes mardi 6 mai, je passerai la journée au lit, à dormir et somnoler, non pas que j’apprécie énormément d’être une loque, mais je suis malade (pour ceux qui auraient zappé l’article précédent). Rastaman et Manon sont aux petits soins ! C’est là que vous êtes content de ne pas voyager tout seul !
Petite pensée pour mon géniteur, c’est son anniversaire, mais j’ai aucun moyen de communication ici, pas grave, je lui envoie des pensées positives. Ça fonctionne sûrement -on y croit en tout cas-.
Bref, journée repos. Le lendemain, Manon est crevée. Elle s’est battue toute la nuit avec un moustique qui s’était immiscé DANS la moustiquaire, et nous a bien éclaté. En revanche, la journée sera beaucoup plus intéressante que la précédente.
Rastaman a son propre jardin, et n’a besoin d’aller en ville que pour acheter viande ou poisson. Tout le reste (ou presque), ça vient de chez lui. Ainsi, on goûtera une noix de coco toute fraîche, piochée de son cocotier. A ce moment j’eue une petite pensée pour nous, français, quand on se retrouve face à une noix de coco, et qu’on n’arrive pas à l’ouvrir. Rastaman vous fait ça en 3-4 coups de machette !
Dans l’après-midi notre vieux rasta nous emmène à travers les broussailles derrière sa maison. On a alors une petite vue de la ville. En continuant on tombe sur des chocolatiers, on prend l’un des fruits, et on retourne à la maison, esquivant de peu la pluie.
Là on assistera au traitement du chocolat depuis sa cueillette jusqu’à son utilisation ! Tout d’abord il fout quelques bons coups de machettes sur le fruit. Il en extrait la grosse grappe contenant les graines complètement blanches, et les laisse sécher environ une semaine à l’extérieur, sur une simple grille. Voilà, c’est fini pour aujourd’hui… Non je déconne ! Heureusement il a un tas datant d’une semaine pour nous montrer la suite du traitement 🙂
Sèches, les graines deviennent marrons. Il les met ensuite dans une casserole vide et chauffe, à sec, en les agitant. Une fois que c’est bien cramé, qu’un beau nuage gris rempli la pièce -comptez 10 à 15 minutes-, l’écorce s’enlève facilement (tant que vos doigts résistent à la chaleur !).
Ensuite on va piler. Vas-y Tintin qu’on écrase tout ça pendant 30 bonnes minutes à tour de rôle. J’aurais pensé que les graines broyées donneraient de la poudre. Mais pas du tout, pauvre de moi ! C’est pas du Poulain ou du Nesquick qu’on fait ! Ça donne une pâte suintante d’huile. Rastaman se badigeonne alors le corps (ça aurait été rigolo… et flippant aussi) les mains d’huile de coco, puis prend ces résidus de chocolat pour en faire des petites boules et les laisser sécher à l’air libre. Le lendemain matin, c’est prêt ! On a des boules de chocolat 100% naturelles et faites maison ! Il suffit ensuite de râper une boule, puis placer les morceaux dans de l’eau chaude additionnée de pelures d’orange pour en faire, vous l’aurez peut être deviné : du thé. Yeah man !
Il faut savoir qu’ici on entend TOUT LE TEMPS « Yeah man ». Pas à chaque minute non plus, mais genre 50-60 fois par jour, car c’est un tic de langage ici, tout le monde le dit, à tout le monde, femme ou homme -on aurait pu penser à un : « Yeah woman », mais non-. Même les flics qui circulent avec des hauts parleurs commencent leurs phrases par « Yeah man, today… ».
Le lendemain, jeudi 8 mai, fête nationale ! … Mais nous on s’en fout, on est en « jour férié » depuis plus d’un mois, petite pensée aux français qui se sont battus pour avoir leur pont 😉
À Port Antonio il pleut des cordes depuis la veille au soir, or toutes nos activités possibles sont à l’extérieur. On aurait bien demandé conseil à Rastaman mais on ne l’a toujours pas vu -en revanche tous les matins on a un petit déjeuner salé qui nous attend-. On se motive à descendre sous les trombes d’eau pour voir si il traine dans la rue, mais pas de rasta en vue et personne ne l’a vu. Alors qu’on veut rentrer à la maison, la pluie nous oblige à nous abriter dans un commerce le temps que ça se calme. 15 min plus tard, on rentre et décide de partir en ville pour glandouiller, quand soudain, POUF, notre rasta rentre. Bon, changement de plan de dernière minute : on décide d’aller dans des eaux chauffées par la terre. Il paraît que c’est relaxant, Rastaman nous a vendu du rêve, alors testons ! 10 minutes plus tard on est tous prêt. « Tous » car Rastaman nous accompagnera pour que personne ne nous gonfle les prix. Les sources d’eaux chaudes sont en fait à 2h d’ici à l’est. Mais ça, on n’le savais pas !
On passe par Long Bay pour y aller, vous vous rappelez de Long Bay ? C’est la destination qu’on n’a pas encore explorée car j’étais malade. Coup d’œil rapide en voiture. Et ben franchement, les plages sont juste magiques ! J’avais vu tantôt un blog qui recensait les plus belles plages jamaïcaines, Long Bay en faisait partie, et y’a de quoi ! Mais Rastaman nous déconseille d’aller dormir dans cette ville car il y a apparemment beaucoup de vols le soir, et la zone n’est pas du tout sécurisée, aucun flic à moins de 30 minutes.
1h30 plus tard, entre zigzagues et routes à chèvres -où on croisera quelques motards en 125cc chevronnés, sans casques, normal ici-, on atteint enfin le lieu suscité, les sources d’eaux chaudes. Et comme je suis un salopard, vous connaîtrez la suite dans le prochain article ! -la vraie raison : celui-ci commence à être un peu trop long ;-)-
Bon esperons que tu es en meilleure forme… article peut etre long mais ta santé ??? Superbes photos du cacao on se posait des questions sur les boules marrons….vous aurez appris beaucoup de choses…et j attend la suite des » avatars « ….ou si vous preferez des petits hommes bleus !!!!
Les épices jamaïcaines nous ont explosé les intestins…
Dommage que vous ne puissiez pas nous ramenez des fèves de chocolat !!! hum
Est-ce que le chocolat est bon ????
J’en ai dans mon sac 4 que l’on a faite, ça se conserve un an, pourvu qu’on passe les douanes, et vous en goutererez 😉
ton thé a du être amer ! le chocolat pur est très amer alors avec les zètes d’orange en plus t’as du te nettoyer les intestins .