Le labyrinthe de Fès

Les bus marocains de nuit sont des bus de jour qui roulent la nuit, on est donc serrés comme des sardines et pour ma part impossible de dormir assis. La conduite sportive du bus me fait énormément stresser, j’en mets ma ceinture !
Quand après 2h de routes le bus s’est bien vidé, je quitte ma voisine coréenne voyageant seule pour débuter une pseudo nuit. La conduite violente du bus et le stress de ne pas se réveiller à la destination m’empêche d’être embrassé par Morphée. Arrivée à Fès, la tête dans le cul, à 4h du matin en ce 29 mai, il fait frais, je file dans la station de bus et vais somnoler 2 heures sur les bancs. Je pense qu’à ce stade vous avez bien saisi l’idée : je n’ai pas dormi 7h de suite depuis mon arrivée au Maroc, et pas plus de 5h au cours des 48 dernières heures, ça devient chaud.

Je rejoins à pied le Ryad dont on m’a dit tant de bien, (45 min de marche c’est bon pour se réveiller !) je suis accueilli avec un petit déjeuner, mais un imprévu fait qu’il n’ont plus de chambres dispo. Dommage, mais je visite le Ryad quand même et il est vraiment très beau ! Plutôt que de dormir sur le canapé d’une salle commune, j’opte pour une auberge qu’ils possèdent également. Elle est dans la médina, Aziz, son gérant m’accompagne pour me montrer le chemin dans ce début de labyrinthe.

Vue sur la médina depuis le toit de l'auberge

Vue sur la médina depuis le toit de l’auberge

Je partagerai ma chambre avec Fahad, un saoudien. En cette journée je ne ressortirai que 2 fois : la première pour retourner chercher mon Sac à dos laissé au Ryad. Je me perdrai dans la médina. La première perte d’une longue série ! Ma seconde sortie sera pour aller chercher fruits et légumes dont les stands abondent dans la médina, et ne sont pas assez loin pour me perdre 🙂

Le soir, avec Fahad et Sony (une coréenne littéralement fan du Maroc), nous partagerons un repas en échangeant sur le Maroc et nos expériences. Il s’en suivra dans la chambre plus de 2h d’échanges avec Fahad ce jeune homme de 23 ans d’Arabie saoudite. De la politique, vision du monde, en passant par les conditions de vie et l’économie, un échange fort intéressant, qui donne un aperçu assez étonnant, mais enrichissant de son pays.

Mardi 30 mai je m’attaque à visiter la médina. Je n’ai pas de carte, et tout comme à Marrakesh les rues sont trop étroites pour que le GPS puissent être d’une utilité.

Je vais me perdre un nombre plutôt élevé de fois, disons une bonne vingtaine. Parmi les moments clés, il y a :
– le fait de passer 3 fois devant une Zaouia avant de comprendre que c’est ça une Zaouia.
– visiter une tannerie
– je développe la capacité de “si j’achète quelque chose, demander ensuite le maximum d’infos”, les infos seront fiables et gratuites

C'est pas des petits pots, c'est des bacs utilisés dans le processus de traitement des peaux, c'est donc des gros pots.

C’est pas des petits pots, c’est des bacs utilisés dans le processus de traitement des peaux, c’est donc des gros pots.

– l’instinct du voyageur : quand la tête d’un type ne vous revient pas et qu’il vous donne une direction, allez à l’opposé. 100% de réussite dans cette médina. (Ça m’aura valu un broyage de pied de la part d’un arabe mécontent que je ne l’écoute pas. Dans ce cas, même si lui péter la gueule vous démange, on encaisse, car autour y’en a 5 autres qui vous regardent. Vous pouvez quand même lâcher discrètement un petit “Gros connard”. Ça ne mange pas de pain.)
– 5h de marche, pieds et jambes HS.

Rue étroite de la médina, Fahad me racontait être tombé sur une rue ou les personnes devaient passer 1 à 1, et celles un peu grosses ne pouvaient pas passer.

Rue étroite de la médina, Fahad me racontait être tombé sur une rue ou les personnes devaient passer 1 à 1, et celles un peu grosses ne pouvaient pas passer.

Fahad me confiera que même lui, typé et parlant arabe est embêté dans la médina. Mon idée est que les locaux se connaissent très bien entre eux (je l’ai vu avec Aziz, le gérant de l’auberge. Quand il m’accompagnait, telle une célébrité, disant bonjour à tout le monde pendant 10 minutes de marche), du coup, les locaux identifient rapidement un étranger à la médina.

Le soir de ce 30 mai je rencontre une Couchsurfeuse (pas seulement pour me rajouter 2h dans les pattes, non non). Soumia me montre un peu la nouvelle ville, c’est à dire la partie construite en dehors de la médina (vieille ville). Une personne intéressante car totalement islamique mais à la recherche perpétuelles de contacts en dehors de sa religion, mari compris. Cette rencontre se fait aux alentours des 21h-23h.
Il faut savoir qu’avec le ramadan, les pratiquants font leur petit-déjeuner vers 19h35 jusqu’à 20h30. Pendant cette période, les villes sont mortes, ne contenant que des résidus de touristes ça et là. Puis petit à petit les gens ressortent, heureux de s’être fait péter le bide, et l’évolution du nombre de personnes extérieures entre 21 et 23h est impressionnant ! A 23h on se croirait à la qlimax d’une fête foraine, tant dans la nouvelle ville que la médina.
A 3h15 du matin environ, il font leur repas.

J'avais juste envie de mettre ma tête cachée qui m'a valu dans la médina le surnom de Sahara Man

J’avais juste envie de mettre ma tête cachée qui m’a valu dans la médina le surnom de Sahara Man.

Le lendemain je me rends compte que j’ai pris cher aux jambes, je file à la gare de train en direction de Meknès. J’en ai entendu beaucoup de bien ces derniers jours, et ce n’est qu’à 45 min de là. Je quitte Fès avec de bonnes rencontres faites, mais un sentiment négatif sur les médinas que je trouve rempli de trop de mauvaises personnes prête à agresser ou gêner les non locaux.

One thought on “Le labyrinthe de Fès”

  1. Ça doit être intéressant. ..et vraiment différent de ce que tu as vu jusque maintenant. ….vite la suite …misous

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